Flocking to the sea

– 70 000 ans, nomade, chasseur, pêcheur, cueilleur, ai perdu mon chopping-tool par ici.

– 5 000 ans, sédentaire, ai levé de grandes pierres pour un culte oublié. Je reste là. J’aime ces bêtes que je ramasse dans les mares. Je rêve de marcher sur la mer qui regorge, c’est sûr, de bêtes plus grandes et plus merveilleuses. Je rêve d’accoster des rivages inconnus.

Homo neanderthalensis, Homo sapiens, hommes, femmes, enfants, accroupis au bord de la mer. Infinitude bleue, verte, grise, lisse miroir, soudain rugissement terrifiant. Peur, fascination.

+ 2 025 ans, balnéaire, mondialisé, touriste de masse, promeneur du week-end. J’ai surmonté la terreur. Mer vulnérable et abîmée.

Apathique sur le sable, je regarde la mer. Elle paillette, languit, monde jadis infini, nostalgie, vie dénuée de secret, vacuité.

Soundtrack, Morcheeba / Flocking to the sea, grand rush / Crowds of people wait for me, foule, cohue / Sea gulls scavenge, surexcitation / Steal ice cream, boulimie / Worries vanish, illusion / Within my dream, frustration.

Le grand blues, solitude.

error: Content is protected !!